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RDC-Rwanda: L'impasse du retour des réfugiés s'enlise à Genève

À Genève, la RDC pose des conditions strictes pour le retour de ses réfugiés, bloqué par le conflit avec le M23. Une situation humanitaire qui s'aggrave malgré les accords diplomatiques.

ParLucien Barret
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Image d'illustration pour: RDC-Rwanda : le bras de fer silencieux qui bloque le retour des réfugiés - Journal de Kinshasa

Des réfugiés congolais dans un camp en Ouganda, symbole de l'impasse diplomatique entre la RDC et le Rwanda

À Genève, le dossier des réfugiés congolais s'enlise dans une impasse diplomatique aux conséquences humanitaires dramatiques. La RDC, par la voix de son vice-Premier ministre Jacquemain Shabani, a posé des conditions fermes pour le retour de ses citoyens, illustrant la complexité d'une crise humanitaire qui ne cesse de s'aggraver.

Des conditions non-négociables

Le message de Kinshasa est sans ambiguïté : pas de retour sous l'occupation du M23. Cette position s'inscrit dans un contexte où la justice réparatrice et la reconstruction post-conflit sont considérées comme des prérequis essentiels.

Une crise humanitaire majeure

Les chiffres sont alarmants : plus de 600 000 Congolais survivent dans les camps de réfugiés en Ouganda seul. Une situation qui rappelle d'autres crises humanitaires majeures nécessitant une intervention internationale urgente.

L'accord tripartite au point mort

Malgré la signature d'un accord tripartite entre la RDC, le Rwanda et le HCR il y a trois mois à Addis-Abeba, la situation sur le terrain reste bloquée. Le M23, que Kinshasa accuse d'être soutenu par Kigali, poursuit son expansion, créant un cercle vicieux où chaque avancée génère de nouveaux déplacés.

"Ce retour que nous souhaitons durable devra être accompagné des activités de réintégration et de reconstruction post-conflit", souligne le ministre Shabani.

Perspectives d'avenir

La résolution de cette crise nécessite un engagement fort de la communauté internationale. Sans une pression diplomatique coordonnée, des milliers de familles congolaises risquent de voir leur exil se prolonger indéfiniment, transformant une crise temporaire en problème structurel permanent.

Lucien Barret

Journaliste suisse indépendant, basé à Lausanne. Spécialisé dans l’investigation politique et les droits humains.