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Le Sénégal face au défi du financement souverain de son développement

Le Sénégal dévoile une stratégie ambitieuse de financement autonome pour son développement, misant sur les obligations vertes et une nouvelle approche des marchés financiers internationaux.

ParLucien Barret
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Image d'illustration pour: Accéder aux marchés de capitaux pour financer son développement : un enjeu de souveraineté - Lequotidien - Journal d'information Générale

Vue du district financier de Dakar, symbole des ambitions économiques du Sénégal

Le nouveau gouvernement sénégalais affiche une ambition claire : mobiliser 5667 milliards de francs CFA entre 2025 et 2028 pour financer son Plan de redressement économique et social, dont 90% proviendraient de ressources propres. Une démarche qui soulève la question cruciale de l'autonomie financière face aux marchés internationaux.

Un plan ambitieux face aux réalités du marché

Cette quête de souveraineté financière, bien que louable, se heurte à des obstacles majeurs. Le plan actuel, principalement axé sur l'optimisation fiscale et la gestion budgétaire, devra nécessairement s'ouvrir aux marchés de capitaux internationaux pour être viable.

Les obligations vertes : une opportunité à saisir

L'État sénégalais identifie les obligations vertes, bleues et sociales comme sources de financement prioritaires. Une approche qui fait écho aux nouvelles dynamiques des marchés financiers, où la performance sociale et environnementale devient un critère d'investissement majeur.

Le défi des taux et de l'évaluation des risques

Un enjeu crucial réside dans l'évaluation équitable des risques pays. Les taux actuellement appliqués aux émissions africaines reflètent souvent des perceptions biaisées plutôt qu'une réalité économique objective. La création de l'African Credit Rating Agency (Afcra) en 2025 pourrait rééquilibrer ces rapports de force dans l'évaluation financière.

Vers une ingénierie financière africaine

Le Sénégal doit développer sa propre expertise en matière d'indicateurs de performance et de gestion des risques. Cette appropriation technique est essentielle pour négocier des conditions de financement équitables et adaptées aux réalités locales.

L'Afrique doit entrer dans l'ère des partenariats dignes et respectueux, basés sur une ingénierie financière endogène.

Lucien Barret

Journaliste suisse indépendant, basé à Lausanne. Spécialisé dans l’investigation politique et les droits humains.