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La fin du rêve américain : l'exode forcé des Haïtiens vers le Canada ou la clandestinité

La révocation du statut de protection temporaire pour plus de 520.000 Haïtiens aux États-Unis provoque une onde de choc dans la communauté. Entre fuite vers le Canada, clandestinité et retour périlleux au pays, ces migrants font face à des choix impossibles.

ParLucien Barret
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#Immigration#États-Unis#Haïti#Canada#Droits humains#Trump#Politique migratoire
La fin du rêve américain : l'exode forcé des Haïtiens vers le Canada ou la clandestinité

Des migrants haïtiens à la frontière canado-américaine cherchant l'asile

Une communauté haïtienne en état de choc

La révocation du statut de protection temporaire (TPS) par l'administration Trump plonge plus de 520.000 Haïtiens dans une situation dramatique aux États-Unis. Cette décision brutale, qui prendra effet le 2 septembre, illustre de manière flagrante le démantèlement systématique des protections accordées aux migrants.

"J'étais venu ici chercher un refuge et voilà qu'on veut me chasser. Je croyais au rêve américain", confie Clarens à l'AFP, incarnant le désarroi d'une communauté entière.

La terreur quotidienne face aux autorités

Dans les quartiers haïtiens de New York et Miami, la peur s'est installée. Les visites aux cliniques ont chuté de 300 à 30 patients par jour, tandis que les activités quotidiennes deviennent source d'angoisse face aux interventions de l'ICE.

L'alternative canadienne : une porte de sortie précaire

Face à cette situation, le Canada apparaît comme un eldorado relatif. Les chiffres sont éloquents : 8.396 demandes d'asile ont été enregistrées au poste frontière de Saint-Bernard-de-Lacolle entre janvier et juillet, soit près du double par rapport à l'année précédente.

Le piège mortel du retour forcé

Le retour en Haïti, pays ravagé par la violence des gangs, apparaît comme une condamnation pour beaucoup. Avec plus de 3.000 personnes tuées durant les six premiers mois de l'année selon l'ONU, les déportés risquent de devenir des cibles privilégiées pour les kidnappeurs.

Cette politique migratoire draconienne soulève des questions fondamentales sur le respect des droits humains et la responsabilité des États-Unis envers une population qu'ils ont accueillie pendant plus d'une décennie.

Lucien Barret

Journaliste suisse indépendant, basé à Lausanne. Spécialisé dans l’investigation politique et les droits humains.