Gaza : Des nouveau-nés contraints de partager des masques à oxygène
L'UNICEF alerte sur la situation critique des nouveau-nés à Gaza, contraints de partager des masques à oxygène dans des hôpitaux surpeuplés, tandis qu'Israël bloque le transfert d'équipements médicaux essentiels.

Des nouveau-nés dans un hôpital surpeuplé de Gaza partagent des équipements médicaux essentiels
À Genève, un responsable de l'UNICEF a dénoncé mardi une situation sanitaire alarmante à Gaza, où des bébés sont contraints de partager des masques à oxygène dans des hôpitaux surpeuplés du sud de l'enclave. Cette crise intervient alors que les appels au cessez-le-feu se multiplient pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire.
Une situation sanitaire critique
James Elder, porte-parole de l'UNICEF, décrit des scènes déchirantes à l'hôpital Nasser, dans le sud de Gaza : des mères et leurs nourrissons alignés dans les couloirs, des prématurés partageant lits et masques à oxygène. "Dans l'une des chambres pédiatriques, trois bébés et trois mères se partagent un seul lit et une unique source d'oxygène, alternant toutes les 20 minutes", rapporte-t-il.
Équipements bloqués et demandes refusées
L'UNICEF affirme que des demandes répétées pour récupérer des incubateurs de l'hôpital Al-Rantissi, dans le nord de Gaza, ont été rejetées. Cette situation rappelle d'autres crises humanitaires où l'accès aux soins est entravé par des blocages politiques.
Contestation des données par Israël
Le COGAT, l'organe militaire israélien supervisant l'aide humanitaire, conteste ces informations et affirme faciliter le transfert d'équipements médicaux. Selon l'ONU, 45% des 8 000 missions humanitaires demandées depuis octobre 2023 ont été entravées ou refusées. Cette situation fait écho aux tensions croissantes autour de l'accès à l'aide humanitaire dans les zones de conflit.
Impact sur la santé maternelle
L'OMS rapporte qu'un cinquième des nouveau-nés à Gaza sont désormais prématurés ou de faible poids, conséquence directe du stress et de la malnutrition chez les mères. Sur les 36 hôpitaux de Gaza, seuls 14 sont encore partiellement fonctionnels.
Lucien Barret
Journaliste suisse indépendant, basé à Lausanne. Spécialisé dans l’investigation politique et les droits humains.